Préambule
« On dit que parfois ce sont les petites imperfections qui contribuent à rendre les choses parfaites. »
Chaque époque apporte son lot de nouveautés. Les technologies évoluent, la sensibilité des hommes aussi. Notre mission est simple : conserver l’héritage précieux reçu de nos aïeux tout en l’adaptant pour en assurer sa pérennité.
1. Une aventure familiale qui débute au XIX siècle
Même si la grange ou métairie de Blagny fut cédée au XII siècle aux moines cisterciens de l’abbaye de Maizière, la propriété actuelle fut acquise par nos aïeux en 1811.
Lorsque les moines s’installent sur le site de Blagny, une partie du vignoble existe déjà. Ces ouvriers de Dieu poursuivent alors son développement. Ils construisent plusieurs bâtisses à vocation viticole, ainsi qu’une chapelle (Saint Denis) au XV siècle. L’intégralité des propriétés de ces ecclésiastiques sera vendue comme bien national en 1793, après la révolution française.
Depuis 1811, cette propriété familiale n’a cessé d’évoluer. Si c’est en 1996 qu’Hélène de CHERISEY et son époux Laurent MARTELET plantent une première vigne dans la « Genelotte », c’est en 1998 qu’ils décident de quitter définitivement la région tourangelle pour s’installer comme jeunes vignerons à Blagny. Aujourd’hui, notre fille Laurette Martelet se prépare à reprendre le flambeau.
2. Être au service d’une viticulture durable
Le domaine COMTESSE de CHÉRISEY tente de préserver la biodiversité animale et végétale qui l’entoure. Le passage à l’agriculture biologique, l’enherbement naturel de certaines parcelles, l’investissement en forêt, la restauration des murs en pierres sèches, la protection et la plantation d’arbres et arbustes sont autant d’actions concourantes à un mieux vivre demain. De plus, le domaine coopère avec des organismes de recherche et développement comme l’IFV. Ainsi, depuis 5 ans, des programmes d’études visant à mieux comprendre le rôle d’espèces endémiques comme les chauves-souris ou les mésanges bleues dans l’écosystème vigne, sont conduits.
Nous sommes très attachés à produire localement les ressources nécessaires au fonctionnement du domaine. En 2013, nous avons vinifié une partie des vins dans des fûts issus de chênes provenant du bois de Blagny ! Forts de ce succès, nous avons créé un Groupement forestier pour nous permettre d’augmenter la production de merrains. De plus, nous mettons en place un atelier de production de piquets, marquottes… Nous envisageons aussi, afin de conserver le patrimoine viticole, de débuter un projet de sélection massale.
Enfin, l’ensemble des matériaux ayant servi à la construction de notre nouvelle cuverie provient, pour le bois, du Jura et du Morvan et pour la pierre, des carrières de Comblanchien.
3. Les traditions ne sont que des projets réussis !
Nous sommes très attachés aux valeurs traditionnelles locales. Si le cheval est le meilleur ami de l’homme, la pioche et le sécateur sont les compagnons inséparables du serviteur viticole. Ainsi, toutes nos vignes sont principalement travaillées manuellement, les labours quant à eux sont mécaniques. Les amendements sont à base de fumier de bovins frais. L’ensemble de ces travaux nécessitent l’embauche de nombreux saisonniers.
En cave, la vinification et l’élevage sous bois sont de rigueur. Un minimum d’intrants est utilisé par respect pour le raisin, ainsi que pour une plus grande typicité des vins. Le collage et la filtration des vins sont proscrits. La patience et l’observation les remplacent.
Toutefois, la tentation de comprendre davantage certains phénomènes, tels que les maladies de la vigne, nous encourage à investir dans du matériel innovant et performant. C’est dans ce contexte que nous avons installé une station météorologique connectée. Elle permet de mieux adapter nos interventions et de diminuer d’autant notre empreinte carbone.